6336A TUNG SOL
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6336A TUNG SOL
Bonjour Francis
j'ai retrouvé dans mes affaires un tube que j'avais acheté , dans une bourse radio, pour la beauté de l'objet : un 6336A TUNG-SOL
C'est un tube double triode à très faible impédance interne utilisé en régulation et ayant la particularité d'avoir des anodes en graphite.
Quel est l'avantage des anodes en graphite?
L'utilisation de ce tube en sortie pose t-il des problèmes dûs à la résistance du carbone (graphite) dans les anodes?
Merci
Amicalement
j'ai retrouvé dans mes affaires un tube que j'avais acheté , dans une bourse radio, pour la beauté de l'objet : un 6336A TUNG-SOL
C'est un tube double triode à très faible impédance interne utilisé en régulation et ayant la particularité d'avoir des anodes en graphite.
Quel est l'avantage des anodes en graphite?
L'utilisation de ce tube en sortie pose t-il des problèmes dûs à la résistance du carbone (graphite) dans les anodes?
Merci
Amicalement
Re: 6336A TUNG SOL
Bonjour Chauffeur,
vers la fin des années 30, RCA a développé des anodes en graphite moulé pour ses tubes d'émission, genre 805, 813...
L'objectif était clairement d'obtenir une dissipation d'anode très élevée, sans les problèmes de dégazage inhérents aux métaux !
En effet, une anode métallique ne peut "travailler" qu'à une température inférieure à la température de dégazage qu'elle a subi pendant la fabrication du tube...
Mais on ne peut pas dégazer les électrodes à des températures trop élevées sans risque de dégrader d'autres éléments.
Généralement, les anode en cuivre ne dépassent pas 600°C en fonctionnement (GM70), celles en nickel peuvent monter au rouge sombre vers 650-700°C, de même pour les plaques trimétal comme celles des KT88 par exemple.
Certains tubes avaient des anodes en molybdène, qui pouvaient monter plus haut, sans doute à plus de 900°C, mais le prix en était dissuasif !
L'avantage principal du graphite moulé, c'est qu'il dissout très peu de gaz, pour ne pas dire aucun. Lorsqu'il est chauffé il ne dégaze pas, on peut donc porter la plaque au rouge vif, vers 900-950°C sans souci. Et là, la puissance rayonnée (dissipée) devient très élevée, et sans risque pour la durée de vie du tube !
Comme en plus on a revêtu la plaque avec du dioxyde de titane, ou de zirconium, on a un effet de getter qui "nettoie" le tube des éventuels gaz résiduels évaporés de la cathode par exemple, ou du filament.
La plaque étant épaisse et inerte est insensible aux vibrations, contrairement à une plaque en tôle fine.
Les tubes a anode graphite sont donc très fiables, très solides, et maintiennent un fonctionnement stable pendant plusieurs milliers d'heures.
Les seuls inconvénient sont :
- le prix de revient, lié aux outillages de moulage. C'est pour cette raison que beaucoup de références de tubes partagent la même plaque : 211, 845, 805, etc... aussi bien à l'époque chez RCA, qu'aujourd'hui chez Shuguang...
- le contact électrique avec la ou les barres de connexion : c'était un défaut des premières séries de 845 Shuguang dans les années 90... Souvent ce contact doit être assuré par un ruban de molybdène serti, parce que le "contact" du graphite avec les tiges qui traversent la plaque n'est pas suffisant ni fiable à long terme.
Quand au tube 6336, c'est une belle bête en effet, avec des grilles molybdène plaquées or.
On peut en faire un SE puissant, d'une vingtaine de watts, en mettant les deux triodes en parallèle chargées par 800 ohms environ, point de repos vers 250 V /100 mA par triode.
Polarisation vers –70/–75 V ce qui impose à l'étage driver de sortir 150 V crête à crête pour moduler à fond...
Le transfo de sortie avec primaire de 800 ohms sera facile à optimiser, mais l'étage driver n'est pas facile à réaliser.
Dans le même genre, le tube 6528 est excellent aussi.
Ci-dessous une 6336A de Cetron : on voit bien les deux anodes en carbone et les grilles dorées
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6336 et 6528 partagent les mêmes plaques, micas, ressorts, etc... seules les grilles sont différentes
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Francis
vers la fin des années 30, RCA a développé des anodes en graphite moulé pour ses tubes d'émission, genre 805, 813...
L'objectif était clairement d'obtenir une dissipation d'anode très élevée, sans les problèmes de dégazage inhérents aux métaux !
En effet, une anode métallique ne peut "travailler" qu'à une température inférieure à la température de dégazage qu'elle a subi pendant la fabrication du tube...
Mais on ne peut pas dégazer les électrodes à des températures trop élevées sans risque de dégrader d'autres éléments.
Généralement, les anode en cuivre ne dépassent pas 600°C en fonctionnement (GM70), celles en nickel peuvent monter au rouge sombre vers 650-700°C, de même pour les plaques trimétal comme celles des KT88 par exemple.
Certains tubes avaient des anodes en molybdène, qui pouvaient monter plus haut, sans doute à plus de 900°C, mais le prix en était dissuasif !
L'avantage principal du graphite moulé, c'est qu'il dissout très peu de gaz, pour ne pas dire aucun. Lorsqu'il est chauffé il ne dégaze pas, on peut donc porter la plaque au rouge vif, vers 900-950°C sans souci. Et là, la puissance rayonnée (dissipée) devient très élevée, et sans risque pour la durée de vie du tube !
Comme en plus on a revêtu la plaque avec du dioxyde de titane, ou de zirconium, on a un effet de getter qui "nettoie" le tube des éventuels gaz résiduels évaporés de la cathode par exemple, ou du filament.
La plaque étant épaisse et inerte est insensible aux vibrations, contrairement à une plaque en tôle fine.
Les tubes a anode graphite sont donc très fiables, très solides, et maintiennent un fonctionnement stable pendant plusieurs milliers d'heures.
Les seuls inconvénient sont :
- le prix de revient, lié aux outillages de moulage. C'est pour cette raison que beaucoup de références de tubes partagent la même plaque : 211, 845, 805, etc... aussi bien à l'époque chez RCA, qu'aujourd'hui chez Shuguang...
- le contact électrique avec la ou les barres de connexion : c'était un défaut des premières séries de 845 Shuguang dans les années 90... Souvent ce contact doit être assuré par un ruban de molybdène serti, parce que le "contact" du graphite avec les tiges qui traversent la plaque n'est pas suffisant ni fiable à long terme.
Quand au tube 6336, c'est une belle bête en effet, avec des grilles molybdène plaquées or.
On peut en faire un SE puissant, d'une vingtaine de watts, en mettant les deux triodes en parallèle chargées par 800 ohms environ, point de repos vers 250 V /100 mA par triode.
Polarisation vers –70/–75 V ce qui impose à l'étage driver de sortir 150 V crête à crête pour moduler à fond...
Le transfo de sortie avec primaire de 800 ohms sera facile à optimiser, mais l'étage driver n'est pas facile à réaliser.
Dans le même genre, le tube 6528 est excellent aussi.
Ci-dessous une 6336A de Cetron : on voit bien les deux anodes en carbone et les grilles dorées
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6336 et 6528 partagent les mêmes plaques, micas, ressorts, etc... seules les grilles sont différentes
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Francis
francis ibre- Membre éminent
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Date d'inscription : 07/03/2019
Localisation : à côté de ses pompes
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